Chapitre 1
Le Bêta de la meute, Des Pas du Loup, descendit devant la maison de la meute, pour aller vérifier les frontières avec des guerriers. C'était un homme de carrure impressionnante, ne mesurant pas loin de deux mètres, il avait les cheveux blonds et bouclés qu'il portait longs, ses yeux étaient bleu clair. Il regarda tous ses hommes.
-Tout le monde est prêt ? Demanda-t-il.
-Oui, Bêta James, répondirent-ils tous ensemble.
-Allons-y.
Ils se transformèrent tous et coururent en meute jusqu’au milieu de leur territoire puis ralentirent pour se séparer en groupe vers les frontières. Maintenant, ils marchaient doucement pour pouvoir surprendre d'éventuels intrus. Ils avancèrent jusqu’aux limites de leur terre et ne croisèrent que quelques lapins effrayés. La garde fut relevée et ils revinrent sur leurs pas pour regagner la maison de la meute.
Un des soldats envoya un lien mental à Bêta James.
« Bêta, vous avez entendu ? »
Le Bêta s’arrêta et fit signe aux autres de faire silence pour écouter la forêt.
« Non, je n’entends rien ». Répondit-il par le même biais.
« Là, encore ». Reprit le soldat.
« Oui, en effet. Allons voir .»
Cette fois, il avait entendu la longue plainte d’un loup. Ils se dirigèrent sans bruits dans le sens d'où venait le hurlement. Bêta James connaissait l'existence d'une grotte dans les environs, les soldats le suivirent et s’approchèrent sans faire de bruit. La plainte retentit encore, il y avait aussi des pleurs de nourrissons. Ils pénétrèrent dans la grotte, et là dans un coin se trouvait une louve blanche, roulée en boule autour de ses petits pour leur tenir chaud. Elle leva la tête vers eux et les regarda sans leur montrer d’agressivité, ferma les yeux et s'évanouit. Sa belle fourrure blanche était maculée de sang, en fait, il y avait beaucoup de sang, beaucoup trop.
Le Bêta adressa un lien mental vers la maison de la meute pour qu’on lui envoie un véhicule. En attendant, ils laissèrent les bébés avec leur mère pour qu’ils n’aient pas froid. Il s'approcha et s'accroupit près d'eux et resta comme ça à regarder la scène, les sourcils froncés.
-Je ne crois pas que nous ayons une louve blanche dans la meute, dit un guerrier.
-Non, elle n’est pas de chez nous. Mais à son allure, je ne crois pas que ce soit une renégate, non plus. Nous l’amenons à l’hôpital et quand elle se sera réveillée et qu'elle sera redevenue humaine, nous déciderons que faire avec Alpha Tomas.
Le véhicule arriva et ils transportèrent avec précaution la louve et ses petits à l’intérieur. Quand ils parvinrent à l’hôpital, ils étaient attendus, des infirmières s’occupèrent des bébés et le médecin de la meute prit la louve en charge.
-Elle a accouché, il doit y avoir tout juste deux heures, mais elle fait une hémorragie. Je vais devoir intervenir, nous l’amenons en salle d’opération tout de suite.
-Très bien, Doc, je reste en salle d’attente, tenez-moi au courant. L'informa le Bêta.
Le Gamma, Luke, vint le voir et il le trouva appuyé au mur, les bras croisés sur la poitrine. Luke était à peine plus petit que James, mais était tout aussi musclé, ses cheveux noirs étaient coupés très court et ses yeux étaient chocolat.
-Alors, tu penses que c’est une renégate ? Demanda-t-il.
-Non, je ne crois pas. Une louve comme celle-là ne peut pas en être une.
-Comment le sais-tu ?
-Tu l’as vu ? Demanda Bêta James.
-Non, répondit-il.
-Elle est blanche comme la neige et le peu que j’en ai vu, ses yeux le sont aussi.
-Blanche ! Je n’ai jamais vu de louve blanche. On m’a plus ou moins dit que les loups blancs étaient un mythe.
-Eh bien, nous avons un mythe dans une de nos salles d’opération.
Une infirmière arriva.
-Bêta, nous avons mis les bébés en couveuse pour les réchauffer. Nous venons de les nourrir. Ils avaient faim, leur mère n’a pas dû pouvoir leur donner son lait.
Le Bêta serra les lèvres et acquiesça. Il se redressa et mit les mains dans ses poches.
-Des nouvelles de leur mère ?
-Non, pas encore, le docteur viendra vous dire.
L’infirmière repartit.
-Quand nous sommes arrivés dans la grotte. Elle a levé la tête, nous a regardés puis s’est évanouie.
-J’espère qu’elle va se remettre, souhaita Gamma Luke.
Ils s’assirent tous les deux en salle d’attente. Plus d’une heure plus tard, les infirmières ramenèrent la louve dans la chambre, une transfusion était branchée à une de ses pattes. Le docteur vint voir les deux hommes, ensemble, ils pénétrèrent dans la chambre.
-Nous sommes arrivés à arrêter l’hémorragie, mais elle est très faible. Elle n’a pas dû s’alimenter depuis des jours, ça ne se voit pas trop avec son poil, mais elle est très maigre. Le plus dur dans tout ça, c'est que je pense qu'elle a fait sa première transformation tout de suite après avoir mis ses jumeaux au monde. Si elle passe la nuit, elle devrait s’en sortir.
-Les douleurs de l'accouchement, plus celles de la première transformation, tout ça, toute seule. Wow, elle doit être dans tel état, la pauvre petite. Que doit-on faire maintenant ?
-Il lui faut beaucoup de repos, laissez-nous faire notre travail. Il faut la laisser tranquille. Pour le moment, c’est toujours une louve, je ne sais pas quand elle pourra reprendre sa forme humaine. La louve devrait la soigner, mais elle est elle-même très faible. Elle a dû beaucoup donner de son énergie pendant l'accouchement pour aider son humaine.
-Très bien, je reste ici pour la surveiller, après tout, nous ne savons rien d’elle. Alpha Tomas revient demain. Nous prendrons des décisions avec lui.
-En tout cas, c’est la première fois que je vois une louve blanche. Je me demande à quoi ressemble son humaine, dit le Doc.
-Nous verrons bien, répondit Bêta James, en s'asseyant sur une chaise.
Deux gardes furent postés devant la chambre dans laquelle se trouvait la louve. James, comme il le faisait souvent, croisa les bras sur sa poitrine puis ferma les yeux. De petits gémissements l'alertèrent, il se leva rapidement et remarqua que la louve avait des mouvements désordonnés, elle faisait un cauchemar. S’approchant prudemment, il posa doucement la main sur sa tête. La louve ouvrit les yeux, ils étaient d’un bleu tellement clair qu’on pourrait les dire blancs. Elle leva la tête avec difficulté pour le fixer, comme si elle sondait son âme, puis laissa retomber sa tête et regarda devant elle. De grosses larmes coulèrent sur sa fourrure et de petites plaintes sortirent de sa gueule. Par le lien mental, Bêta James appela le Doc, qui vint rapidement.
-Elle s’est réveillée.
Le médecin le contourna et vint auprès de la louve. Sans lever la tête, elle tourna les yeux vers lui, il l’ausculta et lui sourit.
-C’est bien, elle reprend des forces.
La louve lui lécha la main.
-Bon, elle est reconnaissante, dit le médecin en souriant.
Elle tourna de nouveau son regard triste vers le mur en face d'elle et le fixa.
-Bon, je reviens dans un petit moment.
Le Bêta s’approcha d’elle.
-Tes bébés vont bien, ils sont au chaud et ils ont été nourris.
Sans bouger les yeux, sa queue remua. Mais presque aussitôt les larmes et les plaintes revinrent, son regard était si mélancolique.
-Je me demande comment une aussi belle louve que toi, se retrouve à accoucher seule dans une grotte. J’ai hâte de rencontrer ton humaine pour qu’elle me raconte votre histoire.
La louve l’examina longuement.
-Aujourd’hui, tu vas rencontrer notre Alpha.
Ses oreilles se couchèrent et elle se mit à grogner, James recula.
-Tout doux, ma belle, notre Alpha est un grand Alpha et il a un grand cœur, nous l’aimons tous beaucoup.
Elle reposa sa tête et se mit à refixer le mur. Ses yeux passaient du blanc au bleu glacier.
-Tu veux faire revenir ta forme humaine ? Patience, dès que tu auras repris assez de force, tu pourras changer.
La louve gémit.
-Ca viendra, tu ne t'en fais pas.
La porte s’ouvrit en grand, un homme immense et d’une beauté remarquable fit son entrée, il était aussi de la même taille que son Bêta, avait les cheveux noirs et les yeux vert clair qui dégageaient une grande douceur. Il avait la mâchoire carrée et un menton volontaire. Habillé d’un jean et tee-shirt blanc. On pouvait voir ses muscles tirés sur le tissu de ses vêtements. Mais la louve ne le vit pas, ses yeux étaient perdus dans le blanc du mur. Il mit la main sur l’épaule de son Bêta et lui dit d’une voix grave et profonde.
-Alors, James, qu’en est-il ?
-Lors de la patrouille d’hier soir, nous avons trouvé cette louve, elle venait de mettre au monde des jumeaux. Mais elle était très mal en point, le Doc a dû l’opérer pour arrêter une hémorragie. Cela fait à peu près une heure qu’elle est réveillée.
L’Alpha Tomas s’approcha de la louve et se pencha pour la regarder dans les yeux. Elle tourna un peu le regard vers lui, il lui sourit.
-Nous allons nous occuper de toi, lui dit-il d’une voix douce.
La louve pencha un peu la tête sur le côté.
"Mais quelle beauté", s'exclama le loup de l'Alpha.
" Son regard est si triste ", répondit-il.
Son loup sautait comme un fou dans sa tête.
" Anton, arrête, tu vas me donner mal au crâne. "
Anton bouda et se mit au fond de son esprit. Tomas se concentra de nouveau sur la louve. Il vit ses yeux essayer de changer, de passer du blanc au bleu. En lui souriant, il la caressa doucement entre les yeux.
-Calme-toi.
Un petit moment après, elle se rendormit. Tomas prit la relève et envoya James se reposer. Pendant qu’il lisait un magazine, il entendit des craquements caractéristiques, il se leva pour vite couvrir la louve et appela le Doc. Quand il arriva, elle était complètement transformée, mais épuisée.
-Mes bébés, chuchota-t-elle.
-Ils vont bien, ils ont bu leur biberon et dorment.
-Merci, dit-elle avant de sombrer de nouveau.
Les deux hommes se regardèrent, la jeune femme était d’une telle beauté, ses cheveux étaient blonds presque blancs et très longs. Ils n’avaient pas vu ses yeux, car elle les avait gardés fermés.
-Sa transformation l’a fatiguée, laissons-la encore se reposer.
Tomas amena sa chaise près du lit et prit la main de la jeune femme. Elle dormait, mais ses sourcils étaient froncés. Alors qu’il s’était assoupi, une odeur incroyable le réveilla, une odeur de fraise et de menthe sauvage.
Anton sautait dans tous les sens.
-"COMPAGNE !" Criait-il.
Tomas regarda autour de lui, il n’y avait personne. Il se pencha vers la jeune femme qui dormait encore, la renifla et ouvrit de grands yeux.
« COMPAGNE ! Continuait à crier, son loup, embrasse-la ».
« Non, je vais l’effrayer ».
« Quoi ? Depuis que nous l’attendions, juste un petit baiser ».
« Arrête ! ».
Il bloqua son loup et appela James.
« James, viens vite à l’hôpital ».
Le Bêta arriva rapidement, il devait dormir, car ses cheveux étaient en bataille.
-Qu’est-ce qu’il se passe… Wow ! S'écria-t-il.
Il eut le souffle coupé en voyant la jeune femme. Il alla de Tomas à la jeune femme.
-Je suis amoureux. Dit-il tout bas.
Tomas se mit à grogner, James recula et le fixa.
-Non ! Ne me dis pas qu'elle est ta compagne !
-Si, je viens de le sentir et Anton n'arrête pas de le crier dans ma tête.
Le Doc vint auprès de la jeune fille.
-Alors comment va-t-elle ?
-Elle dort toujours.
Il l’ausculta, la jeune femme ouvrit les yeux, dévoilant ainsi des yeux bleus glaciers. Le Doc lui sourit.
-Bonjour, comment vous sentez-vous ?
Elle le regarda avec ses grands yeux tristes et de grosses larmes coulèrent sur ses joues.
-Hé, chuchota Tomas. Vous êtes en sécurité ici.
Elle tourna les yeux vers lui, le fixa longuement. Puis, elle détourna le regard et fronça les sourcils. Elle devait être en train de se disputer avec sa louve. Elle ferma les yeux et les rouvrit. Ensuite, revint vers l’Alpha.
-Comment vont mes bébés. Demanda-t-elle d’une voix douce.
-Ils vont bien, les infirmières s’occupent d’eux.
-Si vous avez la force de vous lever, nous pouvons vous emmener les voir à la nurserie. Dit le Doc.
-Oui, je voudrais les voir.
-Très bien, il alla chercher un fauteuil roulant.
Tomas le suivit et lui parla à l’écart. Les sourcils du Doc se levèrent puis il eut un grand sourire en tapotant l’épaule de son Alpha. Il lui laissa le fauteuil. Tomas vint près d’elle. Elle s’assit en faisant la grimace.
-Vous êtes sûr ? S'inquiéta l'Alpha.
Elle se reprit.
-Oui.
Alors qu’elle allait descendre du lit, Tomas la souleva dans ses bras et la posa sur le fauteuil. Elle était si légère, elle avait dû avoir faim.
-Nous ne savons pas comment vous appeler.
-Je m’appelle Parisa.
-Parisa, répéta-t-il doucement.
-Je suis Tomas, l’Alpha de cette meute et voici mon Bêta, James. Dit-il en poussant le fauteuil roulant.
-Merci de m’avoir aidé. Leur dit-elle. Sans vous, je pense qu'à cette heure-ci, nous serions morts tous les trois.
Tomas lui sourit alors que James mit une main sur son épaule, qu’il retira aussitôt quand il entendit le grognement de son Alpha.
-Voilà la nurserie.
Tomas annonça leur arrivée.
-Voici, la maman des jumeaux.
-Oh, bonjour, je suis contente de vous voir en meilleure forme.
Parisa la remercia. Elle lui amena les bébés, ils étaient identiques et ressemblaient beaucoup à leur mère par la finesse de leurs traits et la couleur des yeux et des cheveux. L’infirmière lui demanda.
-Comment doit-on les appeler.
-Théo et Léo.
-Très bien, nous allons leur mettre un bracelet d’identité.
