CHAPITRE 1 : Souviens-toi
CHAPITRE 1 : Souviens-toi
CONNOR
Où suis-je?
Dans une forêt?
Des bribes de courses dans un endroit boisé.
"AHHHH"
Quel est ce cri?
Mon cœur palpite à cent à l'heure comme si je chassais quelque chose? une proie? Je sens une odeur qui m'enivre comme de la peur.
L'odeur de la mort m'encercle, le pire c'est que je l'apprécie, je dirais même que je la chevauche.
"AHHHH"
De nouveau j'entends cet hurlement jouissif dans ma tête. Je commence à distinguer, un homme d'une cinquantaine d'année courir devant moi.
Comment puis-je courir aussi vite? comment est-ce possible? c'est comme si je flottais.
"NE ME TUEZ PAS"
Je réponds pas à sa plainte tout ce que je désire, c'est de le poursuivre jusqu'au dernier tournant.
Ses gémissements me donnent suffisamment de force pour le faire tomber. La chair déchiquetée et le goût du sang reste dans ma bouche.
"AGHH, NON"
Il réussit tout de même à me repousser mais reste à quatre pattes. Le vieux se traine avec difficulté, le sang jaillissant de ses côtes gauche. Sa jambe essaie de me frapper à la tête, mais plus il essaie, plus je m'amuse à tourner autour de lui. Ma langue goûte encore ce précieux liquide ferreux.
Tapis au fond de moi, les enfers me tentent et me font tomber dans un puit sans fin. Je ne peux lui parler mais ma rage vomit à ma gueule. Ce grognement de colère face à toute cette merde, cette violence croupit, caché par ma honte remonte et libère maintenant. D'un coup de gueule, je l'attaque à la gorge pour couper sa carotide. Dans un jet clair qui jaillit sur le sol et sur les feuilles autour de moi, dans un cri étouffé l'homme tombe comme un vieux tas en train de se vider.
"Connor"
Je le regarde avoir ses derniers soubresauts, la gorge déployée.
"CONNOR"
Que le monde brûle avec ces rats sur terre.
"PUTAIN Connor réveilles-toi."
Qu'ils crèvent tous...
Je ressens qu'on me bouscule et d'un coup, je me réveille ne sachant plus où je suis.
— Où suis-je? dis-je essuyant la bave sur le coin de ma bouche.
— Connor, tu es au laboratoire. Il est trois heures du matin, tu t'es endormi sur ton bureau. Il faut que tu rentres. Ca fait cinq minutes que j'essaie de te réveiller. Me répond en retour concerné mon collègue Robert.
— Oui, tu as raison. Avec l'attente des tests, je voulais être absolument là.
— Connor, rien ne changera. Tu sais bien qu'il faut au minimum vingt quatre heures pour analyser de l'ADN avec la machine de spectrophotométrie.
Mes doigts massant mes yeux fatigués, je reste à réfléchir entre mon rêve étrange et mes analyses. Qu'est ce que j'ai rêvé? c'était si réel. Chaque détail, le cri perçant dans mes oreilles, le sang jonché sur le sol. Mes pensées dérivent mais avec rapidité, j'essaie de me concentrer de nouveau sur mes recherches. Je reprends :
— Oui, le panel de testeurs m'a donné raison sur certains génomes ainsi que leurs mutations. Nous sommes sur la bonne voie, pour une stabilisation.
— C'est grâce à toi que nous arrivons à avancer. Mrs Hawke avait raison sur ton recrutement. Annonce-t-il me posant la main sur mon épaule gauche. Tu es un génie.
— Je ne suis pas un génie mais un passionné. Baillé-je. Bon, tu as raison. Je vais rentrer à la maison, je reviendrai dans quelques heures.
— C'est une excellente idée. Je t'appellerai quand les analyses seront finies.
Me levant de ma chaise tout en baillant, je marche en direction de ma veste militaire verte et me déshabille de ma blouse blanche. Elle restera au labo.
Je cours rapidement en dehors du laboratoire, où différentes portes sont gardés par des militaires me toisant avec un geste de la tête en guise de salut. Mon badge de chercheur à la vue de tous me permet de passer tous les tests de sécurité même le plus fort. Je travaille à l'étage ECHELON, un des étages les plus sécurisés du bâtiment.
A vrai dire, je ne fais plus attention à tous ces secrets d'Etat. Mrs Hawke m'a recruté, il y a un an comme chercheur principal sur des tests ultra secret sur une arme. J'étais professeur en biologie à Harvard avec le plus degré de PHD à mes vingt huit ans, puis un jour une femme en tailleur aubergine et les cheveux blonds foncés est venue me débaucher avec un salaire que personne ne peut refuser. Entre le remboursement de mon prêt étudiant et un travail reconnu mais certes mal payé, je n'ai pas pu refuser. A l'heure actuelle, je ne regrette pas un seul instant ce changement de voie.
— Mr Williams !
Je me retourne m'arrêtant sur ma lancée, c'est Mrs Hawke.
— Oui, Mrs?
— Depuis combien de temps vous vous êtes pas arrêté?
— Soixante douze heures, je crois?
— Mon dieu, vous êtes notre meilleur élément et je ne veux pas que vous vous grillez les cartouches. Je vous impose trois jours de repos. Me répond-t-elle sans me laisser le choix.
— Mais? j'ai mes analyses?
Cette bonne femme aussi têtu qu'est ma patronne, les bras croisés sur son costume bleu marine et ses hauts talons noirs, je décide de décliner.
— Madame sauf votre respect, je vais avoir enfin les réponses dans quelques heures et je veux être là.
— Je suis votre chef et vous n'avez pas le dernier mot. Je suis désolé Connor mais vous devez vous reposer. Marline et Robert, vous appellerons et vous donneront un rapport détaillé. Je ne veux pas vous perdre, sachez que vous aurez d'autres tests à venir.
— C'est à dire? la questionné-je avec les mains moi aussi croisés.
— Nous sommes uniquement qu'à la phase un. S'adresse-t-elle en chuchotant. Dès que la phase un est activée, nous devrons continuer.
Des milliers de questions me venaient en tête mais je sais que l'armée me donne volontairement des tâches à court terme pour opacifier l'intégralité des recherches. Les mains liés, je ne pouvais pas faire grand chose.
— Je conçois. Je suppose que je dois m'incliner?
— Oui, Connor pour cette fois. Je connais votre pugnacité et votre force mais là ce n'est pas le bon moment. Bientôt, des agents du gouvernement vont venir nous visiter. S'approche-t-elle avec inquiétude.
— Très bien, je vais aller me reposer et attendre.
— C'est une bonne chose. Je vous revois dans trois jours Mr Williams.
— Dans trois jours.
Avec un dernier regard au coin vers mon boss, je continue de marcher vers le parking. Les halos de la lumière du sous terrain me donne la frousse comme un film d'horreur où à tout moment le Slenderman serait prêt à me sauter dessus. Sur la place 42J, se trouve ma moto noire BMW R1200RS, prête à l'emploi. Avec ma converse droite noire, j'appuie sur le kick pour la faire démarrer. J'adore le ronronnement animal de cette machine. Le casque sortie de l'arrière, je le mets et m'installe. D'un coup de poignée, j'accélère faisant crisser le sol.
Dehors, la moto me donne cette liberté que j'aime autant que l'adrénaline. Le danger, l'inattendu est l'inverse du chercheur mais justement c'est ce que je recherche. Ma tête restera toujours brûlée, ce côté rebelle est inhérent à ma personnalité. Toujours à la recherche de la vérité quitte à tomber. Je ne lâcherai rien, je veux tout savoir, comprendre comment tourne le monde. Cette soif insatiable d'apprendre depuis mon enfance pour décrypter la vie et braver la mort.
D'un coup, j'accélère pour prendre le pont rouge en direction de Berkeley. J'adore la côte de San Francisco, mais j'ai besoin de retrouver ma petite maison dans la banlieue sans bruit.
Avec une poussée adrénaline, j'avance au delà de la vitesse autorisée pour ressentir la sensation d'être vivant sauf qu'une voiture de police me pourchasse derrière.
Putain, merde même à trois heures du mat', ils sont toujours là mais comme un con, j'ai envie de les défier. D'un coup de frein, je me retourne et je rebrousse le chemin.
Face à face avec la police, que va-t-il se passer?
Alors que penses-tu du premier chapitre avec Connor? N'hésites pas à liker, review ou commentaire pour partager ton engouement pour cette dark romance.
xoxo,
Sarah. 🌹