CHAPITRE 1 - Une soirée de merde
2h40 - NYC Health + Hospitals/Gotham Health, Gouverneur
MADDIE
“Vite, viiiiteeee ! Putain j’ai besoin d’aide !”
Voilà comment je finis ma soirée à courir dans tous les sens aux urgences. Ma meilleure amie était en train de claquer.
Je vois le bal des ambulances et des infirmières dans tous les sens. Est-ce une journée Maudite pour tout le monde ? Cette soirée devait être juste un moment entre Eva et moi. Musique, drogue, bons souvenirs et PAS d’hommes, surtout pas eux. A chaque fois qu’ils sont dans l’histoire ça part en vrille. Le sexe opposé c’est un nid à vipère.
Tout autour de moi, le cadre médical est occupé avec les patients. Je me sens complètement désemparé face à cette situation, je risque de perdre Eva de minute en minute.
“Aidez-moi s’il vous plaît !” Ma voix s’étranglait entre mes sanglots.
De loin, je vois une infirmière venir vers moi en courant.
— Excusez-moi mais nous sommes débordés ce soir, essayez de la mettre sur une chaise. S’exclame-t-elle en capitulant. je pouvais même voir la sueur sur son front.
— Elle est en train de claquer, c’est une overdose putain. Je deviens complètement folle.
Au regard de la femme, elle a compris que ce n’était pas une blague mais une urgence vitale.
— J’appelle un brancardier immédiatement.
Elle part à grande enjambée à l’intérieur pour chercher de l’aide. Si il y a bien un dieu alors il a exaucé mon vœu. S’il-vous-plaît, pourvu qu’elle reste en vie. Sinon je n’ai plus personne et encore moins de famille.
Soudainement, Eva est en train de baver contre moi. J’essaie de la soutenir en lui tenant les bras contre mon torse mais ses convulsions sont si fortes que j’ai du mal à la garder. Je me crampe à elle avec tant de force pour qu’elle puisse ne pas perdre connaissance “Eva, je t’interdis de crever !” Elle ne répondait pas à ma supplique, son esprit était ailleurs. Son corps devenait de plus en plus lourd à mesure que les minutes passaient. Peu de temps après les portes s’ouvrent et je vois enfin les brancardiers en compagnie de l’infirmière. Ils l’a prennent de chaque extrémité et la pose sur le brancard. Je m’avance vers sa tête pour la caresser et lui repousse ses cheveux collés par la bave. Soudainement, ses yeux commencent à se révulser, c’est une vision d’épouvante.. Ça sent pas bon du tout.
— Code rouge! Hurle l’infirmière.
Ils l’emportent le plus vite possible à l’intérieur pendant que je les suis dans leurs sillage.
—Vous restez là. Me répond-t-elle avec fermeté me bloquant le chemin de son bras.
— S’il vous plait, je suis sa seule famille. Laissez moi vous suivre.
— Très bien. Alors asseyez-vous ici et je vous tiens au courant dès que possible”.
L’équipe médical part dans le flot des urgences et je me retrouve toute seule sous le choc. Je l’entends au loin.
— Code rouge ! Dr Campbell. Venez vite une overdose.
Une pause de quelques secondes et une voix rauque répond.
— J’arrive immédiatement.
Je suis seule et Eva mon âme sœur est seule aussi. J’ai merdé, pourquoi j’ai essayé cette nouvelle connerie en vogue.
Assise avec un bas de pyjama imprimé de chauve souris kawaii et mes doc Martens vernis noires mal lacées. Je suis affalé avec mes affaires tachées de vomi. À 26 ans, je continue mes conneries de lycéenne. Il est temps que je grandisse et de nous protéger. Aujourd’hui, je suis encore tombé cet après midi sur Toby qui m’a vendu la “Vampire Breath”, folle soirée garantie. Oui, bien sûr j’ai terminé à l’hôpital.
Je me culpabilise tellement. Quelle conne vraiment.
Mon humeur massacrante me donne la force d’aller aux WC pour me débarbouiller le visage. Je regarde mon visage ‘panda’ au miroir, le maquillage coulant sur le visage. Entre peur et sueur. Pour éviter qu’on puisse me croire folle Je prends du papier au dévidoir pour essuyer les excès. Appuyé contre le lavabo je récite ce mantra “Eva ma belle il faut que tu tiennes. Je ne veux pas finir seule”. Avant de sortir, je décide de faire un petit pipi au cas où si j’en ai encore pour des heures. Les urgences on sait quand tu arrives mais tu prédis jamais à quelle heure tu repars. Je ressors comme un fantôme m’asseyant sur le siège qu’on m’a attribué. Une infirmière brune d’âge moyen m’appelle et me fait un signe de la main. Je m’approche plus près d’elle.
— A-t-elle une assurance ? Me demande-t-elle l’air blasé.
Heureusement que oui. Si tu n’as pas d’assurance tu peux être renvoyer ou finir avec une facture aussi cher qu’une maison. Éva est une artiste comme moi, elle peint. Mais la journée elle travaille dans une entreprise de publicité où elle fait les visuels des campagnes. Grâce à eux, elle une excellente couverture médicale. Sinon, c’est moi l’ado dans l’histoire. Eva est la sainte qui me sauve à chaque fois dans mes tréfonds.
Mais aujourd’hui c’est à moi de le faire.
— Oui oui, je vais regarder dans ses affaires. Je lui tends sa carte d’identité et sa carte d’assurance que j’ai trouvé dans sa veste.
— Merci. Maintenant vous devez remplir un questionnaire pour elle. Elle me tend un porte bloc avec la feuille et un stylo. Vous allez devoir attendre Dr Campbell qui s’occupe de votre amie. Ne vous inquiétez pas, elle est entre de bonnes mains. C’est un excellent médecin.
Elle a des paillettes dans les yeux ou quoi? Elle est amoureuse du docteur?
— Je vais m’asseoir et vous rends dès que possible le questionnaire.
De ma chaise j’étais témoin d’un balai assourdissant de bip, de cri et de gémissements. Je déteste vraiment les hôpitaux. Trop de mauvais souvenirs et de tâches bleues sur ma peau. Ces fantômes, je veux les oublier à tout jamais. Gardant ma concentration, je griffonne les éléments qu’ils ont besoin pour Eva.
Alors :
“Eva Thomson, 27 ans né le 17 janvier 1995, New York city.
Adresse : 146 Franklin street, NY”
J’aime tant notre endroit. Notre repaire de super héroïne. Nous nous situons entre le quartier de SoHo et de tribeca. C’est l’endroit des artistes. Nous aimons réellement notre appartement fait de briques rouge de style industriel. Entre nous deux, Eva est la fille rangée et moi de mon côté, je suis comment dire le tourbillon de folie. Je suis Attila, je laisse le désordre dernière mon passage. Des vagues de vêtements sur le canapé, le sol et de la nourriture dans l’évier. Cependant, elle m’accepte tous mes travers. Dès fois je la vois comme une figure maternelle qui me protège. Je l’ai connu au centre social du quartier quand j’avais 12 ans. À cette époque j’étais encore chez mes parents avant que je quitte la maison familiale à 14 ans. Par chance, elle allait à la même école que moi. J’allais au centre pour échapper au colère de mon père. Je jouais avec des gosses du quartier ou je dessinais dehors assise sur le bitume. Les éducateurs ne me posaient pas de questions et respectaient mes allers-retours. C’était mon havre de paix.
Ca y est, J’ai terminé de remplir les papiers.
Juste avant de donner le formulaire, je m’approche du distributeur pour me prendre un butterfinger. C’est ma barre régressive préférée quand j’étais petite. Je paie avec Epay et je vois les petits rouleaux métalliques bouger ma sucrerie chocolatée. Elle se bloque et ne descend pas... Évidemment c’est ma journée. Ma belle journée de merde. Comme une débile, je secoue la machine et toujours rien. Mon pied tape sur le coin du distributeur “Putain de machine”.
BAM
Je me retourne et je vois un homme taper sur un endroit précis du distrib et par miracle, mon butterfinger tombe. YES.
— Merci.
— Je vous cherchais justement. Vous êtes bien l’amie de Mlle Thompson?
J’ai commencé à me trémousser comme une adolescente mais je me suis reprise. Une voix grave même presque gutturale.
— Oui, c’est moi Maddie ou Madeline.
— Très bien Madeline venez avec moi. Il me répond avec une voix monotone.
J’enfourne ma barre dans ma poche de mon bas de pyjama. Pourvu que tout va bien. Tout en le suivant, je deviens l’ombre de cet immense homme. Je dirai bien 1m90. C’est certain, c’est un médecin portant cette foutue blouse blanche. J’avais l’impression de voir un champignon blanc parmi la foule plus petite. Nous passâmes les différentes salles de chaque côté. Entre les cris, les pleurs et certains qui dorment. Ma pression dans les veines augmentaient. Puis, jusqu’à aller au fond dans une chambre tranquille, Je vois mon amie seule dans une chambre en train de dormir. Le docteur reste devant la porte de la chambre le dos contre le mur d’à côté.
— Madeline, je voulais vous parler en privé concernant Mlle Thompson.
— Oui je vous écoute, je vais essayer d’encaisser les coups. Je déglutis retenant ma respiration.
— Votre amie a fait une intoxication. J’ai du faire immédiatement un lavage de l’estomac. Sa trachée a été obstrué par ses régurgitations. Heureusement que vous avez eu de bon réflexe, quinze minutes plus tard, elle aurait décédée.
— Merci Docteur. Heureusement que vous l’avez sauvé. Sa voix me rassure.
— C'est docteur Thompson. C’est mon nom au cas où si vous avez besoin de renseignements complémentaires. Elle restera quarante huit beures sous observation. Toutefois, elle peut rester plus longtemps si nécessaire.
Il a le regard sévère et c’est étrangement attirant. Il reprend :
— Je voudrais aussi vous parler de la drogue qu’elle a prise. Me répond-t-il l'air concerné.
— oui dites moi. Si vous voulez le nom c’est de la ”Vampire Breath“.
— C’est ce que j’allais vous demander. Est-ce que vous auriez un échantillon ?
— Pas sur moi mais je peux vous l’apporter demain. C’est la première fois qu’on a essayé cette merde.
— Oui s’il vous plaît. J’ai eu des urgences et des décès avec cette drogue ces dernières semaines. Estimez-vous heureuse pour votre amie. C’est un miracle. M'acclame -t-il avec fermeté.
— C'est terminé je vous le jure. Plus jamais.
— Je ne vais pas vous faire la morale, vous êtes une grande fille. Mais effectivement c’est mieux d’être loin de ces substances.
Il avait réellement raison. Je crois que je dois passer à une nouvelle étape de ma vie.
— Vous avez raison. Je regarde Eva dormant paisiblement dans son lit à travers la porte.
— Je lui ai administré un calmant. Vous pourrez la voir sans problème demain aux heures de visite. Je vais vous laisser, je dois continuer ma nuit. A demain. N’oubliez pas mon nom c’est Dr Thompson. Dr Luke Thompson.
— à demain et encore merci. Je lui réponds comme une promesse de le revoir.
Dans mon effusion de gratitude, je lui touche le bras et le vois légèrement tressaillir. Son bras est très ferme. Il ne dit rien et retourne dans le bal des bips et des infirmières. Regardant une dernière fois mon amie collée à un monitoring pour lire sa tension et son rythme cardiaque. Je la vois respirer calmement dans une blouse bleue. Dans un souffle chuchotant je lui dis “Je t’aime ma chérie, je reviens te voir demain” et lui fais un baiser de loin. Mes pas me fait repasser dans le couloir de la cour des miracles. Je pars loin, très loin de cet endroit. C’est trop difficile à revivre et quand je sors dehors, j’ai l’impression de respirer comme un nouveau né tout en prenant une cigarette dans a poche. La cigarette me permet de me calmer les nerfs. Un taxi m'est nécessaire pour rentrer alors je décide d'allumer l’application Uber. Le courage me manquait de prendre seule le Subway. La durée d'attente a duré seulement quelques minutes. J’allais payer cher à cette heure-ci mais c’est pas grave. Le yellow cab s’arrête devant moi et ouvre sa fenêtre.
— Vous êtes Maddie? Dit un homme au fort accent d’environ 30 ans d’origine pakistanaise.
— Oui c’est moi. Merci de me prendre à cette heure-ci.
— Bonsoir moi c’est Sajid. Rentrez ne restez pas là. Il débloque ma porte et je m’installe à l’arrière. Vous avez raison à cette heure-ci d’avoir pris un taxi.
— J’étais surtout fatigué. Je lui réponds l'air las la main sur mon visage.
— Oui à l’hôpital ? Que s’est-il passé ? Vous êtes pas obligé de répondre..
Il roulait tranquillement et sa gentillesse me calmait.
— Mon amie a eu un accident. Je lui ai omis que c’était une overdose. Et surtout de pas lui dire que c’était de ma faute.
— Oh je suis vraiment désolé. Il est vraiment sincère.
— Elle va bien. Elle dort.
— Ah tant mieux, je suis rassurée pour vous.
— Perdre quelqu’un qu’on aime c’est terrible.
— Vous en parlez comme si vous saviez ce que c’est de perdre quelqu’un. Je suspecte qu'il a perdu quelqu'un de chère.
— Oui j’ai perdu ma fiancée il y a 5 ans au Pakistan.
— Oh putain toutes mes excuses, je suis vraiment désolé.
— Ne le soyez pas, c’est la vie. Je suis partie à New York pour recommencer justement.
— Vous êtes courageux en tout cas. Je suis touchée par son histoire.
— Ce n’est pas une question de courage mais de guérison Maddie. J’ai du partir pour mieux gérer ma perte. Elle a eu un cancer foudroyant et personne n’a pu rien faire.
Il tournait sur Reade street. On était plus très loin.
— En tout cas ce soir vous êtes ma sérénité Sajid.
On est dans ma rue, On était presque arrivé.
— Tant mieux si je vous aide un peu ce soir.
Il se gare devant la porte rouge.
— Et voilà Mlle Maddie, vous êtes arrivé
— Merci encore à vous.
— Appuyez sur le bouton pour confirmer la course. J’appuie et je lui donne un pourboire en ligne. Gardez bien mon nom. Je serai ravi de vous conduire si vous avez besoin. Bonne soirée.
— Bonne soirée à vous aussi.
J’ouvre la porte et je prends les escaliers. Tout en les remontant, je réfléchissais à sa phrase ”ce n’est pas une question de courage mais de guérison Maddie”.
Est-ce possible que je puisse guérir de mes blessures ?
Bienvenue à la deuxième version de Love ATTACK. Vous aimez? Like, commente ou review pour me soutenir.
Xoxo,
Sarah 🌹.