Chapter 1
Dans quelques jours, j’aurais 19 ans. J’espère encore que mon père aussi appelé Alpha Kyros me regardera à nouveau comme sa fille et non comme un déchet bon à jeter à la poubelle.
Depuis que maman est morte lors d’une attaque de renégats il y a 14 ans, mon père a peu à peu sombré dans la folie. Nous personne n’a retrouvé son corps mais toute la meute a ressenti le lien se briser. Il faut dire qu’il a perdu sa Luna, sa moitié, son univers. Quand un compagnon meurt, nous les loups-garous devenons soit fous, soit nous mourrons de chagrin. Et bien pour mon père, c’est la folie qui l’a emporté.
Les coups portés à la porte de ma chambre qui se comparent d’ailleurs plus à un placard qu’à une chambre me sortent de mes pensées. Le béta de la meute, ce répugnant Jensen se trouve là, dans l’encadrement de ma porte.
« Alors petite Garce, quand est-ce que tu comprendras enfin à baisser les yeux quand je suis devant toi ? »
Son sourire me donne envie de vomir.
En une fraction de seconde, je reçois un coup au visage qui menace de m’assommer.
Il me relève par les cheveux de sorte que je sois à genoux devant lui et d’une main baissée sur son pantalon.
“Ouvre grand et ne t’avise pas de mettre les dents cette fois !”
Comme à chaque fois qu’il essaie, je n’ouvre pas la bouche. Il y a quelques jours de ça où il m’a pris par surprise et a plus ou moins réussi son coup sauf que je l’ai mordu au sang.
Mais cette fois, je sais que je n’y échapperais pas et j’ai raison. Avec sa main de libre, il me met un tissu sur le nez afin que je ne puisse respirer que par la bouche. Je fais de mon mieux pour retenir ma respiration mais en vain. Il finit par me baiser la bouche comme le gros pervers qu’il est et fini en moi.
Il reste dans la même position après avoir fini jusqu’à ce que je sois obligée d’avaler.
Une fois qu’il a fini, il remet son pantalon et me tire par les cheveux.
“C’est bien petite salope !” dit-il en me giflant.
“Maintenant que j’ai baisé ta petite bouche, j’ai hâte de passer par tes trous serrés et tout propre !”
Ce n’est pas un secret pour personne, je suis vierge. Mais Déesse, si tu m’entends, je préfère mourir plutôt qu’il me prenne ce que je veux donner à mon compagnon. Je sais qu’il est là, quelque part. Je dois juste le trouver avant qu’il ne soit trop tard.
“Bouge ton cul salope, Alpha veut te parler. Et ne t’avise pas de parler de ce que nous avons fait avec ta jolie petite bouche ou je te le ferais regretter de la pire manière qui soit.”
Une fois dans le bureau, je me dirige vers la chaise la moins bancale quand tout à coup...
“Ne te donne pas cette peine, tu ne fais que passer !”
D’accord. Ça ne tourne vraiment plus rond chez lui. Je ne sais pas ce qu’il a en tête, mais j’ai vraiment peur. Il a un regard de psychopathe. Celui que je considérais comme mon père quand je n’étais qu’un enfant est devenu un putain de malade mental.
“Comme dans quelques jours c’est ton anniversaire et que tu n’as pas de compagnon, non pas que tu en aies besoin, je t’ai vendu à mon cher ami l’Alpha Noker. Le commerce c’est le commerce et je gagne gros. Toi contre un terrain, je le referais sans hésiter puisque tu ne m’es d’aucune utilité. Ne fait pas tout foirer gamine !”
QUOI ? J’ai dû mal comprendre n’est-ce pas ? Les larmes me piquent les yeux mais je les retiens. Il ne vient quand même pas de me dire qu’il m’a VENDU ?
Son sourire effrayant me fait froid dans le dos. Je peux voir à son regard qu’il est plus que sérieux.
“Jensen, ramène la dans sa chambre et fais ce que tu veux ensuite. Je n’ai pas besoin de toi dans l’immédiat mais assure toi de ne pas la souiller. Alpha Noker la veut intacte.”
J’hallucine ! Mon propre père qui vient de donner champ libre à ce cinglé de Jensen. Je n’en peux plus, Déesse pitié, je donnerais ma vie pour ne plus avoir à subir cela.
Une fois de retour dans mon placard, Jensen refait la même chose que tout à l’heure. Je me sens littéralement violée. Au moment où il part, je me retrouve à tourner en rond. Je ne peux pas rester une minute de plus ici.
N’ayant pas d’amis au sein de la meute, je me suis résignée à être seule. Je dois m’enfuir ce soir, quitte à être moi-même un renégat.
A la nuit tombée, je sors de la chambre par ma fenêtre et faisant comme si de rien n’était. Je n’ai pas d’effets personnels donc je ne me fais pas remarquer.
Ayant pour habitude d’aller dans la forêt avant de dormir, les gardes comme à leur habitude me regardent avec dédain mais me laissent tranquille.
J’arrive au niveau de mon arbre préféré. J’adore cet endroit car lorsque le ciel est dégagé, la lumière de la lune transperce les arbres et d’une certaine manière, je me dis que ma mère me regarde d’en haut et cela me réconforte.
Ce soir, le temps n’est pas au rendez-vous car une tempête se prépare. Je dois m’armer de courage mais je me dis qu’au fond, depuis la disparition de maman, ce n’est plus chez moi ici. Fille d’Alpha ou non, il m’a vendu.
Je préfère partir ou mourir plutôt que d’être l’animal de compagnie d’un vieux loup écœurant.
J’attends patiemment jusqu’à ce que la pluie ne commence à tomber et en prenant soin de vérifier que personne n’est dans les parages, je me faufile dans la forêt.
Je n’ai pas pris de vêtements en plus avec moi donc je risquerai de me contenter de ceux-là et d’attendre qu’ils sèchent. Ils me vont bien soit dit en passant car ils cachent bien mes courbes.
J’utilise mon sens de loup pour me déplacer et je me contente de voir que j’ai encore beaucoup de souplesse.
En toute discrétion, je m’éloigne de ce qui était autrefois ma maison et me dirige vers la frontière qui sépare ma “meute” des renégats.
Une fois que j’aurais franchi cette limite, il n’y aura plus de retour en arrière.
Enfin c’est du moins ce que j’espère.
« Je peux le faire ! » me dis-je mentalement.