Chapitre Zéro
Depuis que la guerre de la Renaissance, les terres agricoles ne produisaient plus. Les nappes phréatiques, les puits, les lacs, étaient à sec.
Les habitants de toutes les villes d’Exagone dépérissaient.
Et c’est là que tout a commencé.
Un beau matin, dans les mois qui ont suivi la guerre, elle est apparue. Zelny.
La déesse des éléments, la seule divinité qui ne se soit jamais soucié d’eux, venait leur porter son aide.
Toute de blanc vêtue, elle respirait la beauté, la puissance, mais aussi la douceur.
Tous furent subjugués par une telle apparence divine.
La déesse les regardait et finit par dire :
— Vous le savez, n’est-ce pas ? Que c’est votre fin qui sonnera bientôt.
Ils hochèrent la tête, et perdirent quasiment aussitôt leur enjouement face à Zelny.
— Allons... Privés de terre, d’eau, sans bois, sans vent. Même la foudre vous laisse. Votre ombre ne vous suit plus. La lumière vous quitte.
Quand Zelny termina sa phrase, tous se mirent en colère, persuadés qu’elle les bassinait avec des mots futiles.
Mais cela en était tout autre, elle les conseillait.
— Réfléchissez, réfléchissez bien. Et je vous offrirait ce qu’il faut.
Trois jours entiers passèrent sans qu’aucun ne trouve l’ombre d’une réponse. Tout du moins, jusqu’à ce que l’un d’eux réfléchisse différemment.
— Déesse Zelny, vous dîtes que, sans eau, nous ne pouvons cultiver la terre. Sans ressources, le feu n’est plus.
— Tu es sur la bonne voie, l’encouragea la déesse.
— Il nous faut donc créer nos ressources.
— Précisément.
La déesse se redressa et marcha pour se placer devant les villageois.
— Je vous fais don d’une part de ma force. Utilisez-la à bon escient, et l’Exagone prospérera des siècles durant.
S’en suivi une lumière blanche et aveuglante qui quitta le corps de Zelny pour venir percuter le torse de tous.
Ils s’évanouirent et à leur réveil, l’eau était de retour.
Tous pouvaient maintenant cultiver d’eux-même, presque sans efforts.
Cette magie, ce cadeau qui leur avait été fait, ils l’appelèrent talent.