Chapitre 1 - la forêt noire
Des pas furtifs se font entendre. Quelques halètements font un écho sourd, que mes oreilles aux aguets captent avec satisfaction. Je lève mon museau noir vers le ciel , humant l’odeur de peur et de sueur de ma proie. Je ricane doucement d’un rire rauque après une longue chasse. D’un bond je poursuis vers le nord là où je situe ma proie, avant qu’elle n’atteigne le lac où son odeur se diluera. Les arbustes ne sont pas un obstacle pour mes grands bonds que mes pattes me permettent effectuer. Plus que quelques mètres et je l’aurais..
-Ahouuuuuu!!
-Ahouuuuuuu
Des hurlements se font entendre et je stoppe net ma folle course, les sens en alerte.
Ma proie n’était plus seule.
Rapidement je me dirige plus près des hurlements, en prenant soin de me cacher derrière un arbre massif. Son tronc rugueux me caresse la fourrure et mes yeux couleur de feu se fixe sur l’objectif: un loup rebelle au pelage rêche et brun. A sa droite un deuxième … plus féroce et plus cruel, je le vois à son regard. Je vais devoir me donner à fond si je ne veux pas y laisser des poils.
J’ai besoin de cette prime que mon client offre. 500000 pour le loup errant. Peut être aurais-je droit à plus, avec les deux?
-Arrrrrr
Je prend appuie sur mes pattes arrières et je me jette en fixant sa gorge comme objectif. Surpris il ne peux se défendre. Ça lui apprendra à se laisser distraire par son pote.
-Clac
Ma mâchoire s’est refermée sur son artère, qui rapidement laisse échapper le fluide précieux et rouge, et l’odeur de fer, si connu, envahie mes narines.
-Clac
Son pote s’attaque à ma parte arrière.
- Bordel de merde! Je ressens rapidement une douleur fulgurante.
D’une secousse de la tête je termine mon adversaire. Et je m’occupe de son acolyte.
Pendant un instant, je capte la férocité dans ses yeux rougie par la haine.
-Crac
-Clac
-Grrrrrrrr
-Ahouuuuu
Mon flanc au pelage noir brillant est constellé de taches rouge. Je suis blessée.
- Sale con! Mon sang ne fait qu’un tour et tout autour de moi les images sont floues . L’écume à la gueule, je grogne une dernière fois, avant de me lancer sur mon assaillant.
-Ahou
Pendant 5 mn la forêt dense est peuplée de grognements et bruits d’os brisés. A croire que les oiseaux se sont tus. Devenus muets.
- J’en ai fini avec vous deux!
Épuisée, je m’allonge sur l’herbe fraîchement arrosée de nos sangs, car le mien coule aussi en abondance. Il faut que j’aille chercher mon sac et mes vêtements . Le client attend sa livraison de scélérates.
Lentement, je me métamorphose en humaine et me dépêche de prendre mon téléphone dans mon sac à dos.
- Allo, mon travail est fini pour aujourd’hui. Mais c’est double prix. Il y en a deux.
- Comment ça deux?
- Un pote plus agressif l’a rejoint.
- Ils sont bien morts?
- Oui, mais j’ai besoin d’un coup de main. Je suis blessée.
- On arrive.
**