TWISTED - A different love story

LOS ANGELES

Maison de Clara - Jour de rentrée Université USC

CLARA

- Queridaaa ! déjeuner !

Je ne sais pas qui est plus mexicain que l’autre mais ma mère hurle plus fort qu’un perroquet.

- OUI ! J’arrive !

Chez les Mendez, enfin ma famille on connait pas le calme. Même si mon père ou moi avons besoin de nous ressourcer ça reste quand même de courte durée.

Ah oui, je vous ai pas dit mais j’ai le syndrome d’Asperger hérité de mon Padre. On me considère pour les gens normés comme neuroatypique. Mais mon histoire n’est pas centré dessus c’est surtout les conséquences incongrues qui peuvent en résulter.

Leçon numéro une : Ne jamais porter de vêtement lolita kawaii. Parce que c’est trop bizarre en dehors des conventions de manga et surtout que Kyle s’est moqué de moi devant tout le monde à la cantine du collège.

Leçon numéro deux : Ne jamais se plaindre et avancer.

Leçon numéro trois : Ce qui te tue pas, te rends plus forte.

Imaginez si mon bourreau savait pour ma différence, mon dieu ça aurait été l’enfer sur terre.

- Queridaaa !

Je sors de ma chambre habillée de noir comme d’habitude. A table toute la famille est rassemblée.

- Donne moi ça papi ! Hurle Jordan mon petit frère.

- Fils, le bacon c’est le meilleur. Aie pitié pour ton pauvre père. Papa le supplie de ses mains.

- Chéri, laisse en à ton fils. Il va rentrer en première année au lycée. Maman essaie de calmer l’ambiance.

- Tienes suerte Jordan que tu sois mon fils.

A table, il me restait juste des pancakes et du café. Je suis triste, il ne reste plus grand chose avec ces morfales. La loi du plus fort. Aujourd’hui est un nouveau départ sans ...KYLE. Je reste certes à Los Angeles mais il ne fera jamais des études comme les miennes. Peut-être une scholarship en baseball ou en commerce, que sais-je mais certainement pas en architecture. Les petits oiseaux chantent autour de moi, la liberté a un goût sucré. La voie est claire, sans anicroche.

- Clara, le Doyen est au courant de ta différence. Il a accepté que tu fasses aussi cours à domicile si certaines journées sont trop difficiles. Papa sera là à la maison quoi qu’il se passe. Affirme maman avec bienveillance.

Mon père travaille de la maison depuis quelques années, Il a plus de difficultés que moi avec les bruits et les gens.

- Ne vous en inquiétez pas, je gère la situation.

Papi me regarde avec les sourcils levés et maman reste incrédule à ma phrase.

- Chérie, je t’ai lavé ta voiture. Tiens, prends les clés.

- Gracias, papi. Je lui fais un câlin en guise de remerciement. Bon les gars, je vous laisse. Je commence ma première journée à USC comme une championne. Est-ce que je peux avoir une standing ovation?

- Mais tu n’as pas mangé ! dit maman interloquée.

- Pas grave, je prends une pomme et un café. J’attends toujours.

Tous ensemble y compris Jordan lèvent les mains en l’air. Je pars avec fierté dehors, même ma voiture noire est rutilante. Il faut bien compter trente minutes de trajet entre la maison et l’université si le trafic n’est pas perturbé. Je mets ma clé USB dans l’autoradio, et dès les premières notes mes cheveux dansent en rythme. J’ai des goûts particuliers au niveau musique, du stoner, du métal ou de l’alternative, des choses avec une âme noire comme la mienne. Lorsqu’au collège on écoutait du Taylor Swift moi je mettais du Black Sabbath pour brûler les oreilles de mes camarades blondes. Depuis je n’ai plus vraiment d’amies mais c’est pas grave au moins je reste honnête avec mon être. Le rythme de ces types de musique me calme, les ultra basses me transportent.

Los Angeles est une ville tentaculaire, où tu ne peux survivre sans voiture. Tout est trop grand, trop bruyant et anonyme. Je reste pour mes parents mais dès je finis mes études, je partirai plus près de la nature. Ma carrière ne sera pas de construire des grands buildings mais plutôt la restauration d’anciennes maisons ou de bâtiments. Juste un cabinet dans une ville à taille humaine genre une personne. Non, je plaisante quelque chose de plus raisonnable.

Perdue dans mes pensées, je ne me suis même pas rendue compte que j’étais déjà arrivée. Je trouve une place non loin de mon entrée.

Par peur d’être en retard, j’ai pris vingt minutes d’avance. Mon sac dans la main droite et le papier du numéro de la salle dans la gauche, je cours en direction de la salle sauf que... ce n’est pas la bonne salle ! MIERDA. Je prends le premier étudiant au passage.

- Hey excuse moi de te déranger tu sais où est cette salle? le questionnais-je tout en lui montrant ma lettre.

- Oula, tu t’es trompé c’est à l’autre bout de l’université. Tu as bien 15 minutes de course à faire.

- Merci encore ! gracias.

La suée perle déjà mon front, je commence déjà bien l’année. Sans réfléchir, je cours en trombe dans la direction qu’il m’a donné. Je n’ai jamais couru aussi vite de ma vie même au cross country annuelle de mon école. Comme il me l’a promis, je suis pile à l’heure. Je pousse avec fracas la porte et toutes les têtes me regardent, mes poumons me brûlent. Ma main désespère à chercher un endroit dur pour me soutenir, il y avait rien à part mes genoux. Au bout de quelques secondes, mon attention se concentre sur l’auditoire autour de moi qui commencent déjà à rire. Je voulais faire profil bas, eh bien c’est raté.

- Ah un ou une dernier retardataire ! Affirme la voix avec humour.

Je suppose que c’est le professeur qui m’affiche devant tout le monde.

- Oui, encore désolé !

Lorsque mon corps s’avance et réalise le nombre d’étudiants, ma timidité naturelle reprend le dessus.

- C’est une retardataire? Vous êtes qui mademoiselle?

- Clara Mendez, monsieur.

- Ah, asseyez-vous. Je pense qu’il sait que j’ai un TSA.

Je déteste ce changement de ton comme si il devait avoir pitié. Je monte les escaliers calmement et je trouve la première place libre de l’assemblée. Pendant, que je sors mes affaires, le professeur reprend son discours :

- Bon continuons, je suis votre professeur principal pour l’année. Clara, je suis Mr Stevenson. Beaucoup d’entre vous risquent d’abandonner dès le premier semestre et c’est normal. Vous êtes à USC, une école en Ivy League et on va vous demander beaucoup de travail. On vous demandera un véritable investissement personnel.

Le style dans la bouche, je suis concentré sur ce que dit le professeur. J’entends un petit ricanement tout en haut de l’auditorium. S’il te plait Clara, ne te retourne pas, c’est juste un mirage dans un désert. Le rire persiste et je me retourne pour vivre mon plus grand cauchemar : KYLE.

Est-ce que je peux crier? hurler à la lune nue et me gratter contre les arbres? Mon pire cauchemar vient de se réaliser. Mon pire ennemi fait les mêmes études que moi. Oui, je me répète et c'est pas grave. Ma peau n’est plus blanche mais la texture crayeuse d’une craie. La bile remonte le long de ma gorge. Mais quand va-t-il arrêter de m’harceler? Je commence à dresser un plan de sortie sans écouter le reste du cours. Dès que ça sonnera, je courrai la première pour aller directement au prochain cours. Moins on se croisera, mieux c’est.

- La prochaine fois, je vous assignerai votre co-équipier de semestre. Bon je vous dis à jeudi pour les révélations.

J’ai rien entendu à part "à jeudi". Tout le monde se lève et je cours comme une folle furieuse dehors pour l’autre auditorium. En avance, je prends soin de prendre une place bien au fond pour que personne puisse me voir. Comme Batman je reste et resterai dans l’ombre.

Au bout de cinq minutes, les gens arrivent et mon harceleur est déjà entouré de femmes. J’ai oublié de dire que Kyle est dangereusement beau. Il fait un mètre quatre vingt cinq, que du muscles et blond. Il faisait la pluie et le beau temps des nanas du bahut. Les filles l’adulaient et les garçons le vénéraient. Mon physique atypique n’attirait personne : petite, très fine sans sein, de longs cheveux noirs. Ah si j’adore mes yeux verts clairs. En fait, je suis ni blonde et ni gros seins. J’attirai peut-être un homme au passage dans ma vie qui sera différent.

Mon livre de cours me fait ombrage pour ne pas qu’il me remarque. J’entends les gloussements des filles se rapprocher de ma rangée.

- Ecoutez les filles, les cours vont commencer. On parlera à la pause, si vous voulez.

- Pas de soucis Kyle à tout à l’heure. Dit l’une d’entres elles.

Un silence de vautour autour de moi. Je fais la morte derrière mon livre.

- Alors Clara je t’ai manqué?

Oh MADRE DIOS, j’en ai des sueurs froides. Je descends mon livre, pour voir Kyle assis juste en face de moi. Pourquoi où que j’aille, il est là. Je ne répondrai pas à sa demande. La meilleure option c’est l’indifférence. Il n’existe pas.

Les cours commencent et je reste concentré sur le discours de mon nouveau professeur. Un bout de papier m’est envoyé entre mes deux yeux. Mon regard cherche qui m’a envoyé ce papier. J’ouvre par curiosité et lis “réponds moi”. Au dessous de moi, je pouvais lire sur le cahier de Kyle “MAINTENANT”. Ma colère me monte au nez, griffonnant un mot bien salé je lui envoie le papier sur le haut de sa tête. Il le prend et rit. Sur son cahier, il met “Dommage poupée goth”. Si ça ne venait pas de lui, je l’aurai pris pour un compliment. Je suis de style gothique. Habillé d’un jean troué noir, des bottines de combat et d’un t-shirt d’un groupe de métal. “Lâche moi Kyle, va chercher un autre mouton à embêter. Il y a quarante neuf mille étudiants de choix pour toi”. Je pensais le dire doucement mais c’est tout le contraire. Les élèves autour me regardent, et Kyle en rit déjà. Il daigne même pas se retourner et me répond par cahier interposé “tu commences bien déjà l’année petite puce misérable”. Le mot "misérable" me donne l’envie de pleurer mais je ne me laisserai pas aller devant lui. Comme j’ai compris qu’il ne me lâchera pas, je n’avais plus de raison de courir. Quoi que je fasse, il me retrouvera. L’heure terminée, sac à la main, je commence à descendre les escaliers quand quelqu’un me retient le bras. le premier reflexe pensant à Kyle, j’écrase de toute ma force le pied de la personne “oh putain ça fait mal” je me retourne et ce n’était pas Kyle.

- Je suis tellement désolé. Je suis une idiote.

- La vache tu as de la force, je voulais juste te donner ton stylo.

J’essaie de le redresser, pour trouver en face de moi un metalboy comme moi.

- Franchement, je pensais que tu étais une autre personne.

- Je crois savoir de qui tu parles. Le blond en dessous de toi?

- Oui c’est ça. Oh, peut-être un compagnon d’étude.

- Il a l’air con.

- Il pas l’air, il l’est. Dis-je avec certitude.

- En tout cas moi c’est Angel. Il me tend la main et j’aime pas les contacts. Je regarde toujours la sienne et concède à son geste au bout de quelques secondes. Encore quelques secondes de plus et j’aurai senti le malaise. Intime-t-il.

- Désolé j’ai des difficultés avec les contacts.

- Tu vas manger à l’université ou l’extérieur?

- Je ne sais pas. Je continue mon chemin sans l’attendre.

- C’est normal de ne pas attendre les gens?

- A vrai dire, peut importe Angel.

- Wouah, t’es une dure à cuire de plus d’être belle.

Je m’arrête net à sa déclaration.

- Angel, tu m’as vu? je lui montre mon corps de mon doigt.

- Oui et?

- Je suis loin des standards et non je suis pas belle.

- C’est sur que tu n’es pas grande et blonde. Mais belle oui certainement, c’est indiscutable. Me flatte-t-il.

Je bugge au mot “belle”, toute ma vie aucun garçon n’est venu m’approcher et le seul que j’ai connu c’est Kyle en tant que “puce misérable”.

- Je ne sais pas quoi te dire.

- Remercie moi et mangeons ensemble. Angel me fait un grand sourire.

Je souffle et je roule des yeux.

- Ok mais je ne sais pas où est la cafétéria.

- Viens, je t’emmène.

La cafétéria est gigantesque. Le décibel de la pièce est difficile pour mon audition mais je peux mettre mes écouteurs à diminution de bruits. Une jeune femme de style rock vient vers nous.

- Clara, je te présente ma fiancée Lucia. Tu ne seras plus seule.

Je fais un signe de la main plutôt que de la tendre.

- Hey salut Lucia, ravie de te connaitre. enchérirai-je.

- On va te montrer les meilleurs trucs à manger et les bons plans de l’université. Je suis en deuxième année mais ma chérie est en première année comme toi.

Pendant que nous nous asseyons avec nos plateaux, Angel est intarissable de savoir. Il connait même l’histoire des bâtiments de l’université. Je bois ses paroles, c’est rafraichissant. Il m’a fait presque oublié Kyle.

- Alors qui est le con cette année? demande Lucia.

- Le con? je plisse des sourcils.

- Chaque année on décerne le con de l'année. Le mec qui se croit parfait. Raconte Angel.

- Je te donnerai bien Kyle.

- Attend, il y a encore deux en lisse. On attend la fin du premier semestre. dit-il avec humour.

- C'est pas lui qui rigole avec pleins de filles autour de lui? il est derrière Clara. Lucia le montre de sa fourchette.

Je fais un petit coup d'œil furtif et oui ... c'est bien lui.

- Ouep c'est lui. les mots s'échappent tout bas.

- C'est bizarre mais il arrête pas de te regarder enfin rectification ton dos. Affirme-t-elle. Il y a pas un truc entre vous?

- Ah si mais pas ce que vous pensez. 10 ans d'harcèlements.

- Tu veux que j'aille le voir, hein? ou sinon j'appelle la police. Me dit avec véhémence Angel.

- Non non, ça va aller j'ai l'habitude.

- Tu ne devrais pas avoir "l'habitude" querida. Me dit avec gentillesse Lucia.

- Je n'ai pas peur de lui.

- Franchement si tu me disais qu'il ne t'harcelait pas, je t'aurai bien dit qu'il est amoureux de toi. les filles parlent autour de lui et il regarde que ton dos. Lucia continue à l'observer.

- Pfff arrêtez les gars, ce mec c'est une ordure. Il me dit que je suis une "puce misérable".

- La haine et l'amour il n'y a qu'un pas. M'assène Angel.

- Bon parlons d'autres choses, racontez-moi plutôt comment vous vous êtes rencontrés?

Le reste de notre repas est passé rapidement entre rire et la découverte de compagnons qui ont les mêmes centres d'intérêts. De la journée, je n'ai pas revu Kyle et ça a reposé mon petit cœur.

Rentrée à la maison, je fonce dans mon lit pour m'y vautrer.

- Chérie tu vas bien? me dit papa.

- Tu me diras ça dans cinq ans.

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Xoxo,

Sarah. 🌹