Chapitre 1
Zac
Les lumières de la ville ont toujours été aveuglantes à cette heure de la nuit. Ma pupille est peut-être trop dilatée pour d’autres raisons. Et au volant de ma voiture de course je souhaite juste oublier la pesanteur de mon existence. Mon âme crie de m’enfuir comme souvent ces derniers temps, mais je suis coincé dans ce corps et dans cette renommée qui est la mienne. Comme un sabotage programmé, je donne à manger à ces loups affamés de la populace. Je suis Zachary Black, fils de milliardaire et directeur général de Black Corporation. Au fond de moi j’aurais aimé être un simple pion dans le grand échiquier qu’est l’existence. Mais ma vie a été tracée depuis que je suis enfant, peut-être même avant ma naissance. Mon père m’a élevé et formé comme le poulain que je devais être: Impitoyable et sans cœur en affaires. Ma seule échappatoire et de me perdre à corps perdu dans la fête, l’alcool et les filles.
Je m’arrête au feu les mains agrippées au volant. L’escorte girl à côté de moi, me lance un sourire narquois :
“Zacharie, chéri. Tu es d’humeur maussade ce soir. Laisse-moi te changer les idées.”
Saphyre me connait bien. Elle connaît tous mes secrets les plus enfouis. Surtout mon grand regret. C’est pour ça que c’est une récurrente. Elle me permet de revivre ce que je n’ose plus espérer depuis des années.
Elle commence à glisser sa main sur mon entrejambe:
“Elle aurait fait comme ça, n’est ce pas?”
Saphyre sait exactement comment faire appel à mes fantasmes. Elle est sexy à souhait et surtout très chère.
J’exulte un soupir comme une invitation.
“Que dirais-tu si je te prenais dans ma bouche.”
Je sais que c’est risqué, des paparazzis pourraient passer par là. Mais quand on parle de sabotage, je ne suis plus à cela prêt. Je me laisse aller pendant que Saphyre libère mon membre dure et commence à me masser le gland tout en se léchant les lèvres. Puis elle abaisse sa tête et commence à enfoncer ma longueur jusqu’à sa gorge.
Je ferme les yeux et revoit brièvement des yeux noisettes. Des flashs me reviennent petit à petit.
Sa bouche pulpeuse me mordant la lèvre quand elle jouit fort. Moi, qui la rejoins dans un bruit roque. Puis son odeur qui m’enivre, la tête plongée dans la naissance de son cou.
Je suis surpris par un klaxon, et j’en déduis que le feu est passé au vert sans que je m’en rende compte. Saphyre a toujours mon membre dans sa bouche et j’appuie sur la pédale d’accélérateur. Seul problème, le klaxon n’était pas pour moi, et le feu est toujours rouge. Très vite, tout s’emballe, une voiture de police fait retentir sa sirène.
“Saphyre retire-toi tout de suite.”
“Je ne peux pas Zac, mes cheveux sont coincés dans ta fermeture éclair.” La voix empreint d’angoisse. Elle risque plus gros que moi en vrai.
“MEEERDE.”
Je pourrais m’enfuir mais ce serait pire, alors je prends la décision que le moindre mal serait de me faire coffrer, au volant de ma voiture de sport accompagné d’un call girl occupée à me faire une pipe.
Je m’arrête sur le bas coté et pendant que le policier se rapproche pour faire son travail, je lève les mains. C’est ce que je vais nommer comme etant “ mon suicide médiatique”. Demain mon père enverra les avocats faire leur boulot et aucune trace n’apparaîtra dans les tabloïdes.
Il ne faudrait pas que le fils héritier de Black Corp. se soit fait gauler au volant de sa voiture, en état d’ébriété et ayant brûlé un feu rouge en train de se faire astiquer le haricot.
Le policier est hilare de ce qu’il vient de trouver. Quant à moi j’ai un air désabusé:
“Hey les gars venez voir ce que j’ai là! Je crois qu’on a le gros numéro .”
Ils s’approchent tous et me voyant avec les bijoux à l’air et Saphyre la tête coincée en train de pester, ils ne peuvent s’empêcher de rire.
Passons l’étape gênante de ce policier qui aide mon escort girl à libérer ses cheveux de ma fermeture de pantalons. J’ai passé de longues heures en cellule de dégrisement. Beaucoup trop d’heure à broyer du noir et n’avoir que pour seule envie de revenir à la jeunesse et la liberté que j’ai autrefois connu. Je ne sais pas si c’est le fait de vieillir encore, mais une seule année que j’ ai passé à l’etranger et qui m’ a permis de me sentir comme les autres de ce monde. Je n’étais pas un fêtard, je le suis devenue avec le temps. Au grand désarrois de mon géniteur.
Pourquoi cette experience parisienne me hante à ce point. Je ne crois pas aux ames-soeurs, mais merde, quand je broie du noir, il n’y a que ce souvenir qui me hante. Si seulement nous nous étions donné nos vrais noms. Si seulement je lui avais dit à l’époque que je voulais tenter le tout pour le tout. Nous n’ avions que vingt ans. Je venais pour compléter mes études à Paris et elle partait pour Toronto, dans le cadre d’ un échange universitaire. J’ai bien tenté de la retrouver mais autant chercher un épingle dans une motte de foin. Je n’avais pas son vrai nom et aucune idée des études qu’elle poursuivait.
Assis sur un banc de fortune, avec un sans abri qui bave sur mon costume à quinze mille dollars, je suis sorti de ma torpeur:
“Monsieur Black, veuillez nous suivre s’il vous plaît”
Je me lève et sors les yeux hagards de ma cellule. On me dirige vers le comptoir principal pour récupérer mes effets personnels. Je sais que je n’ aurais pas besoin de signer quoique ce soit. Blaze l’avocat de la famille Black et parrain s’ est occupé de tout. Mon nom ni cet écart n’apparaîtront nul part.
En sortant par la porte de secours du commissariat, pour rester discret, je m’engoufre dans la berline noir stationnée devant. Les premieres heures du jour naissent dans le ciel.
Blaze est là, le regard noir. Je ne dis mot. La voiture démarre dans un lourd silence.
“Ou dois-je vois conduire monsieur?”
“Au domicile de …” je coupe la parole de blaze brusquement.
“Au bureau, daniel, merci”
Comme une invitation à me faire passer un savon, je défie tout le monde de mon autorite.
“Non mais tu te fous de moi, Zac ? Tu ne m’adresses même pas un mot et tu gardes le verbe haut ?!”
Pauvre blaze, c’est lui qui agit comme un père devrait agir envers son enfant et ce depuis toujours. Mon père est beaucoup trop froid et sans sentiment à mon égard. Peut etre qu’inconsciemment je veux que blaze s’occupe de moi comme le petit garcon que j’ étais. Qui se faisait remonter les bretelles par lui à chaque bêtise. C’ est sans doute le moyen pour moi de sentir une figure paternel. Mais cette fois, il est hors de lui.
“Ecoute mon garcon, je ne sais pas ce qu il te passe par la tete. Mais il faut que cela cesse. Sans parler du fait que ton père est furieux. Nous dépensons un budget beaucoup trop important à rattraper tes conneries….”
Je reste renfrogné sur la banquette arrière.
Il comprend qu’ aucun mot ne sortira de ma bouche.
" Tu peux rester silencieux autant que tu veux, mais je te connais comme si tu etais mon propre fils. Alors voila ce que l’on va faire. Tu vas venir à la maison ce soir. Gizelle revient de voyage , et sabine ne souhaite qu’une chose c’ est vous avoir tous à manger ce soir. Comme au bon vieux temps.”
“Blaze, j’apprécie vraiment, mais tu sais que je ne suis pas un membre de ta tribu. Manger avec ta femme et ta fille n’a aucun intéret pour moi. A part me rappeler que je n’ai pas de cellule familiale.”
" Tu sais très bien que nous sommes ta famille de coeur. Tu as passé plus de temps dans notre maison et avec nous que n’ importe qui sur cette terre. ”
Daniel s’arrête devant l’entrée du building.
Je commence à sortir de la voiture. Blaze m’arrête de la main.
“Promet moi mon garçon que tu y réfléchiras”
Je lui répond par un hochement de tête et sort de la voiture.
Je préfère me dépêcher pour prendre une douche chaude que j’ ai fais installer dans mon bureau et me changer avant de commencer ma journée infernale.